jeudi 16 avril 2009

Apprendre à apprendre

Apprendre à apprendre
Si un élève ne suit pas, s'il a des difficultés, qu'à cela ne tienne... c'est de sa faute : il n'est pas assez motivé ou bien c'est de la faute de l'enseignant : il ne sait pas l'intéresser ! Mais l'intérêt n'a jamais créé l'attention et il ne suffit pas de séduire des élèves par des cours si vivants soient-ils si ces derniers ne savent pas gérer spontanément ( il en existe ! ) leurs processus mentaux. Qui n'a pas harcelé son enfant ou son élève en lui recommandant : "Sois attentif". Mais nous arrive-t-il de nous poser la question de savoir ce que nous entendons par là et surtout ce que l'enfant comprend de ce conseil ? Certes tout un chacun sait maintenant qu'il y a des personnes visuelles et d'autres auditives et qu'un bon enseignant est celui qui sait varier ses présentations de cours pour toucher ces 2 catégories. Un élève à l'école doit être capable d'attention, puis de réflexion pour parvenir à une assimilation et enfin d'une mémorisation qui lui permette dans l'avenir une restitution. Mais savons-nous exactement comment tout cela fonctionne et comment on peut aider quelqu'un chez qui l'enchaînement du processus est défectueux ? N'oublions pas que les enseignants sont généralement d'anciens "bons élèves" pour lesquels ces processus ont toujours été spontanés. Pour bien gérer son attention l'enfant a besoin d'une vue et d'une ouïe correctes ; s'il est assez facile de repérer les manques visuels, les faiblesses auditives sont déjà moins évidentes et on dira plutôt : "Il n'est pas attentif" et si l'enseignant (souvent de type auditif) n'arrête pas de parler, les retards vont vite s'accumuler et l'enfant va être relégué au rang des cancres. Mais bien voir n'est pas regarder et bien entendre n'est pas écouter. En fait, pendant un cours on s'aperçoit qu'il y a chez l'élève de niveau correct un perpétuel aller et retour entre une perception attentive et une perception inattentive ; un élève attentif fait exister mentalement sous forme d' image ce qu'il perçoit et fait retour à l'objet pour affiner cette image et cette production d' images mentales lui permettra la mémorisation qui est l'existence mentale d'un objet en l'absence concrète de ce dernier. Par expérience je peux vous dire qu'on apprend rarement à des élèves comment se fait le geste mental de la représentation. Antoine de La Garanderie avait, une fois, employé une comparaison qui m'avait beaucoup frappé : à quoi servirait de préparer une nourriture riche et appétissante à des extra- terrestres qui ne sauraient pas que cette nourriture se met dans la bouche ! Je repense à cet exemple quand je vois de jeunes enseignants passer un temps fou à préparer des cours originaux pour constater avec une frustration proportionnelle à leurs efforts que finalement cela ne change pas grand-chose ! Je me dis parfois qu'ils pourraient seulement faire des pauses dans leur discours et demander à leurs élèves de prendre le temps de se représenter dans leur tête ce qu'ils viennent de leur dire ou le dessin qu'ils ont fait au tableau , au besoin en fermant les yeux, puis de se confronter au message initial : une image mentale étant une analogie de la chose. Sans oublier bien sûr notre préalable incontournable qui est la distinction entre visuel et auditif : un visuel par exemple n'évoque rien auditivement et souffre devant un texte à apprendre car il évoque des images qui lui correspondent mais pas le texte lui-même ! Mais n'enfermons pas nos enfants dans telle ou telle catégorie , les choses ne sont malheureusement pas aussi simplistes et n'oublions pas qu'une habitude mentale peut toujours être acquise. Bref si l'élève n'apprend pas à traduire en images mentales les données visuelles ou auditives qu'il perçoit alors il ne peut pas non plus les mettre en relation avec des règles d' orthographe par exemple ou de calcul dont on sait pourtant qu'il les connaît : il ne saura pas "appliquer" son cours, en fait, il ne pourra passer de l'attention à la réflexion. Il y aurait certes encore à dire sur le sujet et je laisse volontairement de côté le processus de mémorisation, inséparable de l' imagination , de la représentation d'un avenir ; le geste mental qui permet la restitution nécessiterait en effet une analyse spécifique car il y a là aussi beaucoup de méconnaissances.

Source: http://www.contenulibre.com/

2 commentaires:

  1. Le message est trop long...le début m'a intéressé mais j'ai fini par me lasser...tiens, ça a un rapport avec le sujet :)
    Faudrait peut-être envisager de découper le sujet ou le synthétiser.
    Je fais parti de la rédaction d'un magazine sur le net et je me permets de vous dire que l'internaute ne se comporte pas devant son écran comme il le fait avec un magazine papier car on se fatigue beaucoup plus rapidement dans le premier.
    Si vous voulez intéresser et fidéliser des lecteurs par votre blog, privilégiez les textes courts en mettant le plus de titres possibles.
    Bon courage.

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  2. Merçi pour votre intervention, j'en ai pris en considération en découpant le message en plusieur articles.

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